
Adaptabilité URBAINE
@ Guinovart+Bourgeois
Ehpad, Marpa, Mapad, Gir, Lvc, Msp… autant d’acronymes confus qui illustrent bien les détours et précautions prises pour évoquer une partie de la population ; celle définie par une condition devenue tabou : la vieillesse. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi et cette situation où, ceux que l’on catégorise par seniors, sont volontairement ou non mis en retrait, est absurde à l’échelle d’une société. Nous proposons de les réintégrer dans un projet d’habitat collectif : l’édification d’un petit morceau de ville où sont étudiés et mis en scène des dispositifs spatiaux concrets permettant de faire ville aujourd’hui et pendant la durée de toute une vie. Un tel lieu est nécessairement adaptable, c’est-à-dire pouvant à la fois accueillir l’ensemble des éléments de la vie quotidienne dans toutes leurs diversités, mais aussi être capable de mutations propres à accompagner les changements d’une société en mouvement.

Lieux d'appropriation et de gestion collective
@ Guinovart+Bourgeois
Enfin, faire lieu c'est proposer des espaces où l'appropriation et la gestion collective soient possibles. Dédier une certaine partie de la surface d'un projet directement aux habitants, permet de laisser vivre le quartier par lui-même, dès le début. C'est l'objet de la mutualisation des jardins : bénéficier d'une grande surface de pleine terre partagée plutôt que d'un petit jardinet entourant chaque domicile. Les avantages sont nombreux, un entretien commun qui devient facilement solidaire, un partage facile en cas de division de la maison, une véritable surface propice au jardinage qui peut devenir si besoin productive et également un espace paysager dévoilé au public le long des deux passages qui le traverse, au-dessus des murets de clôture placés à 1.40m, laissant passer la vue tout en signifiant très clairement le caractère privé.

L’existant comme générateur social
@ Guinovart+Bourgeois
Nous proposons d'abord d'ancrer le moteur social du projet sur l'existant par la réhabilitation de deux bâtiments industriels, survivants du bombardement de 1944. Leur présence, témoin fort de la mémoire du site devient un emblème, un repère identitaire support de l'innovation sociale. La « Halle » abrite les activités associatives – café, espace numérique, salles d'activité... - tandis que le « Cabanon » sert de recyclerie, atelier et abris pour les outils des jardins partagés. Et également en intégrant le Restaurant du Cœur, association déjà présente sur le site, qui par son savoir-faire et l'activité qu'elle génère servira d'exemple aux futures associations. Son positionnement au centre du projet, dans des locaux neufs et nobles, en lien avec la rue Tesson et le mail, permet de placer l'action sociale en haut de la hiérarchie des équipements et de signifier ainsi la vocation sociale du quartier.

Mixité programmatique + espaces public
@ Guinovart+Bourgeois
Penser un habitat inclusif dans lequel puisse vieillir ses habitants, c'est faire ville, c'est-à-dire associer dès le départ cet habitat à d'autres fonctions. C'est aussi penser la mixité de cet habitat et son rapport à des espaces publics intégrateurs. C'est pourquoi le projet propose la combinaison de deux typologies de logements : des petits immeubles collectifs et des maisons individuelles groupées. Les rez-de-chaussée des immeubles collectifs sont conçus comme de grands volumes bâtis non-dédiés, permettant d’accueillir diverses activités. La surface plus réduite des rez-de-chaussée des maisons surélevées sur arcades permet d’accueillir des petites activités d’initiatives individuelle. Enfin, les deux bâtiments industriels conservés sont dédiés aux activités associatives et solidaires. Ces programmes se hiérarchisent autour d'espaces publics : un mail planté, un square et une placette, chacun desservis par différents types de cheminements les reliant à la voirie existante.

Espaces publics, moteur de rencontres
@ Guinovart+Bourgeois
Comment faire groupe si l'on ne dispose pas de lieu propice à la rencontre, à l'échange, à la transmission, où la connaissance de l'autre est possible ? C'est le sens du véritable espace public, qui pour fonctionner doit selon nous répondre à plusieurs critères :
-Il doit être disponible et accessible à tous, par delà les différentes conditions physiques, sociales, etc.
-Il doit être accueillant et doit donner la possibilité d'y demeurer
-Il doit proposer différents types de seuils depuis la rue (très publique) jusqu'aux logements (très privés)
-Le stationnement automobile est « encapsulé » et mutualisé

Adaptabilité DOMESTIQUE
@ Guinovart+Bourgeois
Différents dispositifs spatiaux et constructifs sont mis en œuvre sur chaque logement pour permettre à leurs habitants de les transformer et ainsi accompagner leurs besoins spécifiques tout au long d'une vie. Nous proposons que chaque logement soit dimensionné à maxima, suivant le principe qu'il est plus facile de faire évoluer un grand logement, à condition que cette évolution soit rendue possible. Des logements innovants sont des logements plus grands. Pour qu'un habitat accueille une vie, il faut également qu'il soit capable de durer dans le temps. C'est pourquoi nous avons volontairement travaillé à partir de typologies ordinaires : l'immeuble et la maison, avec des matériaux résistants et des modes constructifs traditionnels standards qui permettront un entretien facile et peu onéreux : structures poteaux-poutres, remplissage en briques et parements de céramiques, isolations en béton de chanvre, toitures en ardoise, menuiseries en bois et ferronneries en fer forgé.

Adaptabilité SOCIALE
@ Guinovart+Bourgeois
Peut-on envisager de vieillir chez soi sans un réseau de solidarité proche, immédiatement mobilisable, pour palier à toute éventualité ? Nous proposons d'abord d'ancrer le moteur social du projet sur l'existant : par la réhabilitation de deux bâtiments industriels, et par l'intégration des Restaurants du Cœur, association déjà présente sur le site. Ensuite, nous proposons de qualifier et de hiérarchiser les espaces publics du projet, qui, sans voiture, depuis la Place jusqu'aux nombreux passages, deviennent de véritables lieux de rencontres. Enfin, faire lieu c'est proposer des espaces où l'appropriation et la gestion collective sont possibles. Dédier une certaine partie de la surface d'un projet directement aux habitants, permet de laisser vivre le quartier par lui-même, dès le début. C'est l'objet de la mutualisation des jardins : bénéficier d'une grande surface de pleine terre partagée plutôt que d'un petit jardinet entourant chaque domicile.

Immeubles collectifs
@ Guinovart+Bourgeois
Les appartements des immeubles sont composés chacun de huit pièces réparties autour de trois noyaux sanitaires. Chaque logement dispose deux possibilités d'entrée, qui sont autant de possibilités de partition, des gaines techniques situés au centre permet une grande flexibilité dans le positionnement des cuisines et des salles d'eau pour des réaménagements faciles et peu onéreux; et également d’un système de partition non porteur, composé de cloisons de carreaux de plâtre de 10cm d'épaisseur, associé à un jeu de portes en enfilade qui permet une meilleure isolation phonique entre chaque pièce du logement tout en facilitant l'ouverture ou fermeture de chaque partie.

Une collection de pièces
@ Guinovart+Bourgeois
Permettre à chacun d'habiter son logement, c'est lui permettre de le construire et de l'adapter en fonction de ses besoins. C'est aussi prendre en compte leur évolution et qu'il existe autant de manière d'habiter que d'habitants. Nous proposons donc de dépasser la conception actuelle de l'habitat qui articule des fonctions standardisées souvent vite dépassées (zone jour / zone nuit, espace parents vs espace enfant, etc.) pour penser le logement à partir d'une unité fondamentale – la pièce – à l'usage volontairement indéterminé. L'acquisition d'un patrimoine foncier et bâti est un des moyens d'investissement les plus répandus aujourd'hui. Néanmoins, pour que l'habitat permette une véritable épargne, il faut qu'une partie de la surface acquise puisse fonctionner comme une réserve, mobilisable le cas échéant par la mise en location d'une partie du logement.

Maisons individuelles groupées
@ Guinovart+Bourgeois
Les maisons sont le résultat de l'articulation de 6 pièces autour de deux noyaux sanitaires et d'un escalier. Chaque logement est équipé de deux possibilités d'entrée, qui sont autant de possibilités de partition; l'escalier placé en façade et séparable de la partie habitation par un jeu de portes. La position centrale des gaines techniques et le système de partition non porteur, composé de cloisons de carreaux de plâtre de 10cm d'épaisseur, permet une grande flexibilité dans le positionnement des cuisines et des salles d'eau pour des réaménagements faciles et peu onéreux.